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DÉMARCHE ARTISTIQUE

 Le geste et la matière

     À travers cet art du feu qu'est l'Émaillage sur lave, j'expérimente particulièrement les différents aspects de matière : mat et brillant, opacité et transparence, nuances et homogénéité tant dans les couleurs que dans les textures, cherchant ainsi à créer une harmonie de ces oppositions. Afin de ne pas occulter l'élément essentiel de cet art, je laisse apparaître la pierre nue et ses aspérités, amplifiant parfois son caractère par le biais de la gravure.

     Sensible à la calligraphie, la plume accompagne mes mouvements dans la réalisation d'écritures automatiques : laissant aller mon poignet de manière spontanée, le geste retranscrit alors une humeur, une émotion, un état d'être... J'intègre ensuite ce motif abstrait sur un fond textural créant une composition suivant généralement les proportions du nombre d'or.

Paréidolie ou le jeu des ombres 

Paréidolie : « Tendance instinctive à trouver des formes familières dans des images désordonnées. »

     Longtemps attachée à la calligraphie abstraite, où certains y voyaient parfois des formes concrètes, je poursuis à présent mon travail non plus par l’expression de mon propre geste, mais à travers l’immobilité des ombres.

      A la fois projection de quelque chose de bien réel, de concret, et en même temps pouvant évoquer tout autre chose ; l’ombre est à la fois le vrai et le supposé. L’imagination de chacun et ses influences créé l’œuvre, sa forme perçue, sa représentation. Illusion ou réalité ? Sorte d’allégorie des rapports humains et de la vision du monde qui est propre à chacun.

      Je retranscris ces ombres sur la lave, toujours avec un intérêt certain pour les différents aspects de matière et de textures : mat et brillant, opacité et transparence ; les dégradés nébuleux des fonds appuyant cette tendance au flou, à l’incertitude, aux possibles…

Collection "Au Rocher des fées"

     Série d’écritures automatiques réalisée au Rocher des fées avec pour outil un petit morceau de bois, l’eau de la rivière en guise d’encre, les rochers comme support.

     Les titres donnés à chacun des tableaux ne sont que simple paréidolie*, ce que vous-même percevrez importe tout autant.

*Paréidolie : « Tendance instinctive à trouver des formes familières dans des images désordonnées. »

"Les danseurs"

"Le bateau"

"Le serpent"

"Brasier"

CONCOURS RIOM VILLE D’ART’ISANS 2024

 

THÈME : LE FEU

 

Quoi de mieux qu’un thème comme celui-ci pour l’art que je pratique ? Que ce soit le matériau en lui-même ou la manière dont je le travaille, le feu en est l’essence. En effet, l’émaillage sur lave est un art du feu dont l’élément essentiel fût jadis de la lave en fusion.

 

Ne pouvant me contenter de cet heureux hasard pour être dans le thème, j’ai souhaité évoquer le feu à travers cette œuvre de par sa forme, ses couleurs, ses motifs ; sans pour autant me diriger vers quelque chose de trop figuratif. Car le feu n’est jamais figé, j’ai tenté de retranscrire la sensation qu’il procure plutôt que son image.

 

Une forme élancée et courbe suggérant le mouvement, la flamme qui danse, son ondulation. Des couleurs chaudes, dégradées et nébuleuses, évoquant le flou insaisissable du feu et sa chaleur. Ce rouge nuancé, profond par endroits et brûlé à d’autres, symbolisant ce que le feu peut produire sur la matière. Un motif rappelant la frénésie du brasier, reproduit à l’envers sur la face opposée car les flammes se ressemblent toutes sans jamais être réellement identiques. Un chanfrein important au bas de la pièce pour surélever l’ensemble, comme si elle décollait du sol, telle l’émanation de la flamme.

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Commande de la ville de Volvic - habillage des niches rue des écoles
Réalisation en collaboration avec mon père Nicolas Clayette, graveur sur pierre

Volvic : l’eau, la pierre, la vie

    C’est en s’inspirant de cet emblème que nous avons, mon père, graveur sur pierre et moi-même, créé la composition de cette plaque émaillée. L’opposition entre l’eau et la lave (le feu) est retranscrite par l’abstraction géométrique (lignes verticales et horizontales, proportionnées suivant le nombre d’or) et l’abstraction gestuelle (écriture automatique/spontanée, calligraphie abstraite). La volonté étant de réunir ces oppositions en un ensemble harmonieux, tout comme l’eau et lave représentent ensemble le patrimoine unique de Volvic. Ces deux éléments se retrouvent dans le fond (engobe ciré) à travers un motif pouvant évoquer à la fois une rivière (l’eau) et une coulée de lave (la pierre).

    La vie, cycle perpétuel, est matérialisé par le mandala, symbole d’unicité, de spiritualité et de totalité, il représente la nature cyclique de la vie. Dans le sens naturel de lecture (de gauche à droite), l’écriture spontanée émane du mandala, tout comme l’individualité, l’unique découlent de la globalité. Nous retrouvons ici un lien entre la figure géométrique du mandala et l’abstraction gestuelle de la calligraphie abstraite.

    Afin de mettre en valeur cette pierre unique, il nous paraît essentiel d’en laisser une partie visible et de la travailler avec des effets de matière réalisés à l’outil traditionnel du tailleur de pierre ciseau massette. Ainsi, nous unissons les deux manières emblématiques de Volvic de travailler la trachyandésite : la taille de pierre et l’émaillage sur lave.

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